samedi 8 juillet 2017

StonebrixiamanXtri 2017: Vélo



Crédit photo Ursula Perrier
Crédit photo: StonebrixiamanXtri

Vélo décroché de son support, je pousse par la selle, Beep du portique, c'est parti pour les 175 km du parcours et ses redoutables 3700m de dénivelé positif.
La course permet à une équipe support de suivre les athlètes sur le vélo mais, comme l'année passée, on s'est mis d'accord sur un suivi uniquement sur la partie course à pied, à partir du km 10/15 environ.
Ce mode de fonctionnement me convient parfaitement et permet de ne pas engorger le parcours de voitures suiveuses (qui seront quand même interdites dans le dernier col, vue l'étroitesse de la route et les difficultés de croisement).

Quelques mètres après la sortie du parc, en montée, j'enfourche le vélo et attaque quelques tours de pédales pieds sur les chaussures pour atteindre la route un peu plus haut et entamer un virage à 90° à gauche. Le temps de glisser les pieds dans les pompes, les boucles de serrage que je ne connais pas....grrrrr, mais quel âne, me dis-je, d'avoir oublié mes pompes à Montpellier, mais quel âne !
Il fait encore très sombre, je roule visière relevée, même si on devine l'aurore dans le dos, d'un soleil qui va nous accompagner sur cette longue journée.


Crédit photo: Daniele Pezzoni 
Les premiers kilomètres se déroulent à plat, en bordure du lac au grès des villages endormis que l'on traverse. L'attaque de cette partie vélo se fait comme ça, tout en douceur. Mon corps, même si je sors d'une heure de natation, semble se réveiller à nouveau, accompagné par la lueur montante, dans un silence absolu. Encore des moments exceptionnels, et encore cette sensation exclusive, je suis là, dans la course, le plaisir est immense !
Le parcours oblique à droite pour prendre la petite portion de cette ancienne route entre les village de Vello et Toline, on croit voler au dessus de l'eau qui se trouve à quelques mètres seulement sur la droite, seul le parapet nous sépare.
Vivre ces moments reste un privilège, et, conscient de cela à 300%, l'émotion me submerge, le cul sur mon vélo, j'étouffe un sanglot.....
Hé, Nico, faudrait pas non plus s'arrêter pour cueillir des fleurs, allé, reprends toi, aujourd'hui, c'est le Stonebrixiaman!!!

Le lac se termine bientôt, devant moi, à quelques dizaines de mètres, une petite lumière rouge me fait sortir de ma torpeur, c'est un autre concurrent de la course qui se trouve devant, heuuuu, possible ? Je m'en rapproche, la petite lumière devient cycliste, avec des manchons de compression verts, dossard 81, il s'agit d'Hadrien Cazal, un autre français. On échange quelques mots, il m'interroge, si je suis Nicolas.....il me raconte qu'il a lu mon résumé de course quelques jours avant de venir, on rigole ! Je lui dit que la journée sera longue et qu'on aura le temps de se recroiser, puis reprends les prolongateurs et me remets en mode course. Je viens de passer second.....y'aurait pas un truc qui cloche là ?

Bon, gardons la tête froide en n'oubliant pas le fonds de cette participation, finir, au col Paradiso, peu importe le classement......pourtant, difficile de ne pas y penser. Je sais que de toute manière, c'est ma meilleure natation cette année qui m'a permis de sortir devant mais que les clients sur la partie vélo ne vont pas tarder à pointer le bout de leur nez, donc, on ne s'affole pas, on maintient une allure correcte mais sans appuyer plus que ça, toujours rester en dedans par rapport aux allures que je pourrais tenir pendant les entraînements ou sur des courses plus courtes, c'est la méthode que j'adopterais pour cette partie vélo.
Crédit photo Mattéo Aielli


La partie roulante dans la Valle Camonica va nous permettre de gagner la première attaque très pentue une soixantaine de km plus loin, à partir d'Edolo, en bifurquant à gauche pour entamer la montée du col de Mortirolo, première portion montagne du parcours avec 1200m de D+ sur 30 km.
Ces kilomètres sont en faux plat montant avec quelques bosses, mais sans plus. Cette année, les passages à niveau me laisseront tranquille, sans avoir à attendre de longues minutes devant la barrière fermée, que le train veuille bien arriver et passer.

Dans les villages traversés, les feux tricolores sont au orange clignotant ou simplement éteints, du coup, ça roule vraiment bien, en faisant gaffe quand même aux rues qui croisent. Seul un petit vent qui descend la vallée gêne un petit peu, mais sans plus. Les kilomètres défilent, le silence est absolu, le vélo bien réglé, ça swifte !,

Premier ravitaillement au kilomètre 35, je m' arrête pour prendre une banane et repars aussitôt, le deuxième ravitaillement se trouvera au km 70, après la bifurcation à gauche pour l'attaque du Mortirolo, je suis tellement dans ma bulle que je le loupe, je m'en rends compte quelques mètres plus loin, demi-tour et arrêt au stand pour prendre un petit sachet dans lequel sont soigneusement emballés trois petits sandwiches au jambon cru préparés par l'organisation, top, glissé dans la poche pour plus tard, une barre énergétique et un demi verre de coca, un verre d'eau, ça repart. Je passe là à 7h30 du matin, dans les temps par rapport aux temps de passage estimés, c'est ce qu'il fallait !




Nous voici dans la première partie de l'attaque de Mortirolo, deux voitures de supporters danois font des pauses régulières sur le parcours, attendant un des athlètes pour l'encourager ici et là, du coup ça crée une animation sur ce parcours réalisé en solitaire, ils sont hyper dynamiques et m'encouragent aussi, c'est bien sympa !


Km 86, 3h05 que je pédale, j'amorce le U turn pour Mortirolo, la pente se redresse et c'est le démarrage de la partie alpine du parcours, paysage superbe d'une petite route étroite entre les mélèzes, les senteurs de foin, d'herbe coupée, d'alpages, l'air plus frais....un régal. Contrairement à l'an dernier, ces kilomètres sont avalés facilement, sans pression, je poursuis l'effort sans accoups, en restant régulier, et ça fonctionne.
Crédit photo: Andrea Gambarini


Crédit photo: Andrea Gambarini

Je me sens bien, les cannes tournent rond.....quand au KM 90 environ, je me fais doubler par le dossard 69, c'est Renato dell Oro, un italien avec la trifonction turquoise offerte par l'organisation. Il double mais sans accélération franche, on reste du coup en contact à une vingtaine de mètres. Je ne tente pas de le rejoindre, écoutant la voie de la sagesse et sachant que la course est encore longue.
Crédit Photo: Paolo Ferraglio
Le cheminement de la route est superbe, on voit qu'elle est peu empruntée, ici est là des pierres sur le bitume, elles sont tombées de la falaise à droite, là, du gravier, meffi....je sors de ma torpeur quand sur le coté droit de la route, j’aperçois une silhouette qui ne m'est pas inconnue, en me rapprochant, je reconnais la grande Cristina Cominardi, elle avait remporté l'épreuve l'an dernier, une grande émotion à la vue de la championne qui tend la main pour saluer mon passage, super enthousiaste, criant au passage, « super, Grande » (Grandé). Elle m'avait doublé en voiture, à fonds de klaxon et d'encouragements, je ne l'avais pas reconnue. En tous cas, un grand moment, ça donne la banane !

Quelques KM plus loin, un autre coureur me rejoins, le dossard 26, il s'agit de Stéphane Marchand, un belge. Il me demande si je suis troisième....je lui répond que....plus maintenant en rigolant. Je sais qu'ils seront encore quelques uns à me rejoindre sur cette partie vélo, donc, pas de panique, je me dis que ça rendra la fin du parcours moins solitaire si on roule à plusieurs (à distance réglementaire, j'entends bien!). Là aussi, l'allure n'est pas franchement plus rapide, on joue au chat et à la souris sur quelques Km, tantôt devant, tantôt derrière, et je me rends compte qu'on est en train de revenir sur Renato, doucement, qui semble moins à l'attaque dans les parties descendantes....
C'est à ce moment qu'un OVNI, ou plutôt un ORNI (objet roulant non identifié) me dépasse, dans le raidar qui se trouve avant le ravitaillement, c'est un bolide rouge et blanc, à peine le temps de voir le numéro de son dossard, N° 43, marqué Osele.....on saura vite de qui il s'agit !

Arrive le ravitaillement de trivogno au Km 96, Stéphane y arrive le premier, moi le second......c'est un peu la panique à bord, je re rempli mon bidon, attrape une banane, merdouille, le bidon de Stéphane qu'il vient de remplir tombe, j'attrape un gros morceau de Grana Padano (fromage semblable au parmesan), en casse un morceau, l'autre dans le bec, Renato arrive en N°3, c'est un peu le bazar....ça repart !
Crédit photo: Giulia Greotti
Crédit photo: Giulia Greotti


Crédit photo: Giulia Greotti

Je reprends donc la position N°3 de la course à ce moment, mais même si je garde la tête froide, je me rends compte que la situation engendre un stress qui trouble la conduite « sage » de la course. Les allures ne sont certainement plus celles que j'aurais gardées si je roulais seul, essayant de garder les deux autres en point de mire ou de laisser un espace suffisant entre eux et moi si je suis devant.
Arrive rapidement la bascule de Mortirolo vers le retour dans la Valle Camonica, la descente est raide, avec un bon goudron, seul bémol, on rejoint une route très circulée dans le sens inverse des gens qui montent sur le col. Motards et voitures sont en nombre à cette heure de la journée, il est pourtant encore tôt, 9h40 environ. Donc, gaffe dans les virages, pas dépasser et prévoir que celui d'en face peut couper le sien.....Stéphane me talonne et je sens que je le gène, je freine et le laisse passer, l'avoir devant sera de plus un atout avec les disques de ses freins dont le sifflement au freinage me préviennent des endroits où il faudra ralentir.
C'est vraiment raide et on se suit comme ça jusqu'en bas, quand on retrouve le route de la Vallée juste avant Incudine. Là, c'est un faux plat de 10 km avant d'arriver à la traversée de Ponte di Legno. Le moment de croiser Ursula, Max, Bärbel et Harald à Tému se rapproche.
Renato qui n'était pas loin me reprend également, il passe devant, je laisse passer. Il s'éloigne progressivement mais reste en ligne de mire.

KM 136, Tému, je m'attends à voir mes supporters et ça réchauffe le cœur. On s'est fixé le même point d'attente que l'an dernier, c'est à deux pas du camping.



La forme est là, j'ai la banane,le moment est venu de les voir sur la gauche de la route, je me redresse en lâchant le guidon pour faire un signe des pouces pointés vers le haut, le large sourire qu'affiche mon visage est parlant, tout baigne !

Encore quelques instants sur la grande route qui se redresse et qui reste peut être l'endroit le moins intéressant du parcours. Au loin, la gare des remontées mécaniques de la station de Ponté, le carrefour pour obliquer sur la gauche et rejoindre le centre du village est en ligne de mire. Là, comme sur pas mal des endroits de passage stratégiques sur le parcours vélo, des bénévoles assurent la sécurité des coureurs en bloquant les automobilistes, c'est très appréciable. Après une petite partie descendante, un rond point avec un caramel et sa voiture qui essaye de forcer le passage, encore un bout droit, passage au dessus du torrent, oblique à droite, la coeur de village est en vue. Le revêtement de sol change à l'entrée de la zone piétonne, le goudron cède la place à un granit lisse et propre, là, sur la droite, Francesco me voit arriver et crie « Tu es cinquième », c'est bon de la voir là à encourager « ses » athlètes. 5, oui, c'est top !
Je me dis alors que me placer top 10 de cette course serait un must réalisable.......mais attention, ce n'est pas terminé !
Crédit photo: Daniele Bua

Tout de suite après l'entrée dans la partie piétonne du centre village, un VTT vient ouvrir mon passage, sifflet au bec, pour faire s'écarter les personnes dans la rue. Ca monte assez raide mais les applaudissement et encouragements galvanisent, ça roule tout seul. Bientôt la place centrale du village et son ravitaillement avant l'attaque du Passo Gavia ! 
Arret au stand avant Gavia Crédit photo Stonebrixiamanxtri
Extrait du live sur la page Facebook de la course

Je marque un arrêt rapide, le plein du bidon et une demi banane prise à l'arrachée, on est toujours en confrontation avec les deux qui sont partis devant et que je tiens à garder en ligne de mire. Ca repart donc aussi sec, toujours mon VTT devant, piloté par un ado que des potes à lui sont venus rejoindre. La joyeuse escadrille ainsi constituée m'accompagne jusqu'à la sortie du village non loin de là, me laissant au moment de la bifurcation à gauche, direction Gavia. Ciao les gars!

KM 140, le parcours se fait véritablement alpin, j'adapte mon allure à la pente qui se relève doucement mais sûrement. Viennent les premiers virages en épingle et j'aperçois furtivement Renato un lacet plus haut, c'est bon ça, rester en contact.
Tiens, re-voilà Stéphane, mon belge que je croyais devant arrive derrière moi. « Mais t'étais où ?, je croyais que t'étais devant ? ». Il me raconte qu'il s'est arrêté à une fontaine pour se faire tremper les pieds dedans.....puis passe et s'éloigne lentement.....mais sûrement !

KM 150, on est à peu près à 2000m d'altitude, il ne reste « que » 7 km avec pas tout à fait 600 m de dénivelé, et c'est à ce moment, alors que tout allait pour le mieux, que quelque chose de sournois me tombe dessus ! Ni pierre, ni seau d'eau.....mais une fatigue soudaine et contre laquelle je ne peux lutter, un état de somnolence s'empare de moi, tout entier. Nom d'un chien, mais que se passe t'il ?

Houston, on a un problème..... Je suis atteints du syndrome de Roland. Oui, Roland m'avait raconté cet état de fatigue, comparable à celui dans lequel on peut se trouver en conduisant en voiture, qui te tombe dessus sans crier gare et d'une violence sournoise. Maintenant, je sais ! Comment s'en défaire ? Je pourrais me coucher là, au bord de la route, sans aucun problème, je m'imagine faire une sieste, là, à même le bas coté......pourtant, je sais que je suis en course et que c'est juste impossible de m'arrêter là. 
Roland l'avait fait et avait souffert ensuite d'hypothermie. Je ne dois pas m'arrêter, il faut continuer coûte que coûte.....pourtant, je ne peux plus avancer, je me retrouve à pédaler les yeux fermés sur quelques mètres, ça fait tellement de bien ! Attention, ouvre les yeux, tu vas te planter, ouvre les yeux ! Je finis par me caler contre le mur de rochers à droite de la route et me pose la tête sur le guidon, les pieds dans les cales et les mains sur les freins, oui, la pente est forte et je ne peux m'arrêter là et maintenir le vélo à l'arrêt sans freiner pour ne pas reculer. Le repos que cette position totalement inédite et oh combien tordue m'offre pourtant un repos efficace et salvateur. Je reste comme ça quelques secondes, minutes peut être, quand une voix derrière moi me crie, « Allé », « Dai, dai » avec insistance, la voix passe, j'ouvre les yeux, un bonhomme avec la trifonction rouge de l'épreuve de l'an dernier, flockée « Gianni » qui se retourne et continue à me relancer, sans s'arrêter. 
Crédit photo Daniele Pezzoni
Il s'agit de Giovani Fantoni, un Stonebrixiaman de l'année passée qui suit un ami à lui engagé cette année sur la course. Lui ne court pas cette fois ci, il encourage, et il le fait bien ! Il me sort quelque peu de ma somnolence, m'ayant redonné conscience de l'importance du moment, ne pas lâcher, sous aucun prétexte. Je me remets alors à pédaler, m'arrachant à mon rocher avec difficulté. Les premiers tours de pédales sont scabreux dans cette pente, puis ça retourne rond, pas vite, mais ça tourne. Un coup d’œil sur le compteur, allé, reste encore quelques kilomètres, oui, mais à 10km/h.....quand tu fais le compte, ça va durer un bout de temps.
Crédit photo Daniele Pezzoni

Je vois d'autres gars me doubler, je crois, deux ou trois, je ne sais pas, en fait, je m'en tape un peu, je viens de basculer du mode performance au mode finis si tu peux, je suis déçu, mais ça ne dure pas, je me console en me disant que j'aurais réussi à faire une belle natation et que le début de course m'aura permis de vivre des grands moments d'émotion. Puis, je sors de cet état de déception et retrouve des idées positives au fur et à mesure que je m'élève. Je viens de me faire doubler par une autre trifonction rouge, mais cette fois, c'est celle d'un Danois, Micael, qui passe doucement. Je me dis que je pourrais le suivre et voir si ça tient en allant un poil plus vite......ça a l'air de marcher, je reste comme ça un petit bout de temps, jusqu'à ce que je trouve que finalement, je pourrais aller encore un poil plus vite, et je recolle doucement, finissant par me retrouver à nouveau à sa hauteur. J'ai l'impression de reprendre du poil de la bête, la grosse fatigue n'est plus là, je recommence à avoir des sensations quasi normales. (!?)

Crédit photo Daniele Bua

On est plus qu'à 2 km du sommet, on avance, puis les derniers virages, le lac en bas à gauche, la légère re-descente, on y est ! Nom d'un chien, mais que s'est il passé ? Je n'ai jamais eu à faire avec ce genre de truc, surtout aussi tôt dans la course.
L'instant est intense, je me réjouis de retrouver mon sac monté par l'organisation pour ce point stratégique. J'y ai glissé de quoi me ravitailler correctement. Je prends le temps, déchausse, enfile le coupe vent, même s'il ne fait à vrai dire pas vraiment frais, m'assois sur un banc posé là, attaque un sandwich......heu, super sec mon truc là, je mords deux fois dedans mais sans grande conviction. Je laisse alors tomber pour un gâteau de riz...mince, sans cuillère, pas très appétissant le machin là tout compte fait. En fait, je suis quand même déjà assez écœuré et rien vraiment ne réussit à me donner envie de manger.
Je me force quand même à finir ce gâteau de riz aux ¾, c'est important pour la suite, il faut prendre des forces, tant qu'on arrive encore à assimiler. J'explique aux gars qui sont là ce qui c'est passé, mettant ça sur le compte de ma nuit pourrie avec moins d'une heure de sommeil, tentant de coller une raison valable sur cette défaillance. Je retourne ça en boucle et rumine.....grrrrrr, pas content !
Quelques autres coureurs arrivent, je me dis qu'il est temps de repartir. Un verre de coca, un verre d 'eau, je tends le sac au bénévole qui tient ce point de ravitaillement, rechausse, clac, c'est parti pour 17 km de descente et revenir à 1300 m d'altitude.
Crédit photo Daniele Bua

La descente me permet de me refaire une santé, même si elle nécessite en fait pas mal d'énergie car il faut garder l’œil et une attention constante, toujours au frein, doser pour ne pas déraper, faire gaffe aux motos et voitures qui montent, bref, rester lucide et concentré. Contrairement à l'année dernière, pas de gros mal aux vertèbres ni à la nuque, ça se passe bien. Par conte, j'ai soif, mais impossible de lâcher une main pour prendre le bidon, j'attendrai d'arriver à un passage moins raide sur le bas pour le saisir et m'occuper de quitter la veste.
Un virage en épingle, je croise Roland et Tony (dont j'ai les chaussures de vélo aux pieds) , ça fait super plaisir de les voir là, cette année, faut pas caler en route, gogogo Roland!

Je me souviens de ce que m'a dit un gars là haut, Patrick Marchal, un autre belge qui était arrivé quelques minutes après moi au sommet de Gavia, « attention dans le virage sur le pont avec la maison brûlée, il y a du gravier ». Il avait raison, j'ai bien ralenti au passage, effectivement, pas mal de graviers, de quoi se la mettre bien comme il faut.
Je me rapproche de Ponte di Legno et du parc de transition T2. Mais que va donner la course à pied après ce qui m'est arrivé ? Les 18 minutes de descente m'ont laissé le temps de réfléchir sur les causes éventuelles de mon gros coup de fatigue, en dehors de la nuit sans dormir, le problème d’acclimatation à l'altitude me vient maintenant aussi comme une évidence. Arriver du niveau de la mer sans avoir fait de préparation en altitude pour ce genre de course est une erreur monumentale. Je suis en train de la payer cash ! Erreur de débutant que je suis, faut bien apprendre un peu, au détriment de ses erreurs, c'est la règle.

La route devient moins pentue, c'est le temps de boire et de quitter la veste, rapidement mise en boule dans la poche arrière, je file droit vers Ponte, les flèches de marquage du parcours obliquent à droite vers l'entrée haute du village, à nouveau changement de revêtement de sol, dans ma tête, la T2 se trouve en bas du village tel qu'indiqué sur les parcours mis en ligne sur le site internet de la course, contrairement à l'année passée où la T2 était sur la place centrale. 





je ralentis en arrivant proche de la place centrale, m'attendant à devoir aller tout droit pour traverser en sens inverse ce que j'avais parcouru à la montée......aperçois Ursula sur le coté et.......comprends qu'en fait la T2 est toujours là, à quelque mètres.....oups, les pieds encore dans les chaussures et les chaussures dans les cales....arrêt d'urgence, on frôle la chute pourrie.



Le parcours vélo aura duré........8h26 minutes, contre 7h49 l'an passé (avec 8 km de plus sur le parcours mais surtout un gros coup de moins bien), 15 ième temps vélo, je suis 11 ième au scratch à ce moment là de la course.


    Avant la course - Natation - T1 - Vélo - T2 - Course à pied - Après la course - Race info.-

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